lundi 6 juillet 2009

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Chaque jour en passant près du poteau du pont suspendu où elle est taggée au-dessus des traits emmêlés des rails de TGV et de trains de banlieue, je repense à la formule de Kandinsky : Le blanc sonne comme un silence
Qui à elle seule tel un vers éclatant transporte assez loin avec une belle humilité de moyens.

Dans ces toiles aussi le blanc sonne comme un silence et les points s'en détachent comme les sphères de l'astronomie médiévale. On parlait alors de la musique des sphères, parce qu'on pensait qu'elles tournaient dans une harmonie divine. Cela, mis en relation avec le fond blanc qui sonne comme un silence, montre les points comme autant de mondes d'une étrange galaxie où la vie palpite.

Chaque point formé d'un corps et de dominos constitue une planète qui évolue dans le blanc de l'espace. Les espaces infinis nous évoquent habituellement des points lumineux se détachant - s'éteignant, clignotant parfois - sur un fond noir. Ici, le fond est blanc et silencieux et un monde y vibre, dans une profonde respiration, scandée par le vertige des points noirs qui introduit la 3e dimension dans le plan de la toile : un corps aux prises de son cocon de dominos tracé au perroquet de l'architecte. L'artiste, le grand architecte.
Chan